1870

Fil d'Ariane > Région > St-Assise 3
Traverser la Seine - le passage de Saint-Assise

Avant le pont

Une naissance difficile

1870-1871

Un pont républicain

1939-1944

Vers l'an 2000

Deux années noires : 1870-1871

Les huit premières années du pont se déroulent sans histoire. Mais bientôt la fête impériale va tourner au drame. La rivalité de la France et de l'Allemagne, de Napoléon III et de Bismarck, va se régler sur les champs de bataille. La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. L'armée française s'effondre : le 2 septembre, Sedan capitule et l'Empereur est fait prisonnier. Deux jours plus tard, la République est proclamée mais la route de Paris est largement ouverte.

Après la chute de Sedan deux armées allemandes se dirigent vers Paris pour l'encercler : la IV° par le nord et la III° par le sud. Dès le mois d'août, les ponts sur la Seine avaient été minés. La cavalerie de la IIIème armée entre en Seine et Marne début Septembre. Le 11, le gouverneur donne l'ordre de faire sauter les ponts: Melun le 12, Corbeil le 13, Saint-Assise le 14 (ou le 12?). Les dégâts sont peu importants; l'armée allemande, débouchant sur la Seine le 15, occupe Corbeil et Melun le 18. A Saint-Assise "le pont a été partiellement détruit, la poutrelle inférieure du parapet de droite a été brisée vers le milieu de la première travée (ADSM Op4042)".

Un passage provisoire pour piétons est rétabli dès le 21 septembre. Mais pour assurer les liaisons avec leurs troupes qui marchent vers la Loire, "une bonne réparation est faite par le génie de l'armée allemande (ADSM Op 4042)". Une quarantaine de pontonniers prussiens chargés des travaux réquisitionnent matériaux et main d'oeuvre. M.M.Cléry et Beugnot, serruriers à Seine-Port et Ponthierry, doivent fournir fers, écroux, etc.., pour une somme de 238 F à la charge des municipalités. Comme les francs-tireurs opèrent encore dans la région (le 17 octobre à Boissise la Bertrand), des troupes bavaroises s'installent pendant l'hiver sur les deux rives pour assurer la sécurité du chantier. Si l'on en croit la facture de 1618 F que doit régler la municipalité de St Fargeau (ADSM 8R208), ils semblent s'être installés comme Der Teufel in Frankreich !

A côté des 55 F pour deux guérites, de 388 F de foin et d'avoine pour les chevaux, de 125 F de bois de chauffage, de 912 F de pain, vin et viande, figurent en effet 77 F de nourriture de l'officier, préparée à l'auberge et portée à domicile, 42 F de café au lait et noir et 16 F de cigares !
Début mars1871, après la capitulation française, les allemands se retirent des pays de Loire et du sud du Bassin Parisien jusqu'à la rive droite de la Seine. Le 7 mars, un millier de fantassins traversent St Fargeau. Le pont devient point de passage entre zones libres et occupées. "Jusqu'au 10 septembre, le pays fut occupé par 200 Bavarois environ, sauf la dernière quinzaine de mai où ils furent remplacés par 500 chasseurs et pontonniers Prussiens. C'est la garde du pont de Saint-Assise qui valut à Seine-Port cette occupation de six mois" ( DELAFORGE , Seine Port et Saint-Assise, Melun, 1874).

Avant le pont

Une naissance difficile

1870-1871

Un pont républicain

1939-1944

Deux années noires : 1870-1871
Les huit premières années du pont se déroulent sans histoire. Mais bientôt la fête impériale va tourner au drame. La rivalité de la France et de l'Allemagne, de Napoléon III et de Bismarck, va se régler sur les champs de bataille. La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. L'armée française s'effondre : le 2 septembre, Sedan capitule et l'Empereur est fait prisonnier. Deux jours plus tard, la République est proclamée mais la route de Paris est largement ouverte.
		Après la chute de Sedan deux armées allemandes se dirigent vers Paris pour l'encercler : la IV° par le nord et la III° par le sud. Dès le mois d'août, les ponts sur la Seine avaient été minés. La cavalerie de la IIIème armée entre en Seine et Marne début Septembre. Le 11, le gouverneur donne l'ordre de faire sauter les ponts: Melun le 12, Corbeil le 13, Saint-Assise le 14 (ou le 12?). Les dégâts sont peu importants; l'armée allemande, débouchant sur la Seine le 15, occupe Corbeil et Melun le 18. A Saint-Assise "le pont a été partiellement détruit, la poutrelle inférieure du parapet de droite a été brisée vers le milieu de la première travée (ADSM Op4042)".
Un passage provisoire pour piétons est rétabli dès le 21 septembre. Mais pour assurer les liaisons avec leurs troupes qui marchent vers la Loire, "une bonne réparation est faite par le génie de l'armée allemande (ADSM Op 4042)". Une quarantaine de pontonniers prussiens chargés des travaux réquisitionnent matériaux et main d'oeuvre. M.M.Cléry et Beugnot, serruriers à Seine-Port et Ponthierry, doivent fournir fers, écroux, etc.., pour une somme de 238 F à la charge des municipalités. Comme les francs-tireurs opèrent encore dans la région (le 17 octobre à Boissise la Bertrand), des troupes bavaroises s'installent pendant l'hiver sur les deux rives pour assurer la sécurité du chantier. Si l'on en croit la facture de 1618 F que doit régler la municipalité de St Fargeau (ADSM 8R208), ils semblent s'être installés comme Der Teufel in Frankreich !
	A côté des 55 F pour deux guérites, de 388 F de foin et d'avoine pour les chevaux, de 125 F de bois de chauffage, de 912 F de pain, vin et viande, figurent en effet 77 F de nourriture de l'officier, préparée à l'auberge et portée à domicile, 42 F de café au lait et noir et 16 F de cigares ! Début mars1871, après la capitulation française, les allemands se retirent des pays de Loire et du sud du Bassin Parisien jusqu'à la rive droite de la Seine. Le 7 mars, un millier de fantassins traversent St Fargeau. Le pont devient point de passage entre zones libres et occupées. "Jusqu'au 10 septembre, le pays fut occupé par 200 Bavarois environ, sauf la dernière quinzaine de mai où ils furent remplacés par 500 chasseurs et pontonniers Prussiens. C'est la garde du pont de Saint-Assise qui valut à Seine-Port cette occupation de six mois" ( DELAFORGE , Seine Port et Saint-Assise, Melun, 1874).