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QUAND NOS ANCÊTRES VIVAIENT DE LA VIGNE  ( 4/5 )   

Aux origines

A la veille de la Révolution

Vignerons de la tradition

La fin d'un monde

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Vers 1850, la Seine et Marne atteint sa production maximum. Au recensement de  1851, un tiers des ménages de la commune déclare vivre de la vigne comme activité principale. mais les surfaces  (et la qualité) diminuent. Le coup de tonnerre  qui, le 30 juin 1854, tombe sur l’église de St Fargeau  et détruit le tableau de St Vincent, patron de la confrérie des vignerons, semble ouvrir le dernier acte.

Depuis 1850, l'oïdium, un champignon importé par des plants américains, se répand très vite et le soufrage indispensable (mais cher) se généralise. “ L’augmentation de la main d’oeuvre provenant de rareté des bras” grève aussi les prix. “ Si la production de la vigne est encore supérieure à toute culture c’est à la condition essentielle que cette culture fut faite par le propriétaire lui-même”. Au dessus du seuil critique de 40F/hl, la vigne n’est plus rentable.  La naissance et le  développement du chemin de fer vont donner le coup de grâce au vignoble francilien. Dès 1858, Paris est relié à toutes les capitales du vin. Moreau-Chaslon, maire de St Fargeau, signe un rapport de la commission viticole qui “constate que l’étendue des vignobles tend à diminuer et qu’on doit en attribuer la cause à la concurrence des vins du midi qui arrivent ... à des prix très réduits.”

     

Les vignobles de plaine disparaissent en premier; ceux de coteaux, aux vins acceptables, résisteront plus longtemps. Paradoxalement, c’est le phylloxéra, injustement accusé par une légende tenace, qui va donner quelques années de répit à nos vignerons. La destruction du vignoble méridional fait flamber les prix : au plus fort de la crise, vers 1875-1880, on remet même en vigne des parcelles abandonnées !

Courte accalmie: lorsque le phylloxéra, remontant lentement vers le nord, atteint en 1897 Cély et St Germain, il y a longtemps que la production à bas prix du midi a repris. En 1900, il n’y a plus que 38 ha de vignes à St Fargeau, dont seulement 0,70 touchées par la maladie. Il n’en reste que 20 en 1906, 4 en 1911, 1,5 en 1914. C’est un vignoble en miettes : les 6 ha de 1910 sont partagées entre 19 déclarants dont 1 ha 25 pour Mme Fouché. Sur 2500m2 “on fait son vin “ mais on ne vit plus de la vigne. Au recensement de 1911, on ne trouve plus que quatre vignerons. Jean-Louis Normand a 80 ans, Pierre Tillier est de 1834, Gustave Delorme de 1837. Le plus jeune, Hippolyte Bourdois, de Tilly, n’a que 61 ans .....

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© Jean ROBERT