Fil d'Ariane > Région > Contrôle aubergiste Dans un passionnant
recueil d'articles sur la vie rurale d'autrefois, Par les champs
et les vignes, |
ADSM 35
C 71 …parvenus
en la maison et domicile de Laurent Lemerle, vendant vin de crû
à assiette et sous –détailleur d’eau de vie, l’avons
sommé, parlant à sa personne, de nous faire ouverture
de sa cave et de nous y accompagner pour être Après notre exercice fait en sa présence, nous sommes remontés dans une chambre de sa maison, où étant, moi Faris, lui ai demandé s’il voulait payer le droit annuel d’eau de vie de l’année courante et ceux de détail des boissons débitées pendant la (tierce ?) dernière. A quoi il nous a répondu que c’est là qu’il nous attendait; que nous étions de foutus coquins et de foutus voleurs ; que nous ne cherchions qu’à arracher l’argent du public pour le mettre dans nos poches mais que nous ne le ferions pas davantage. Et à l’instant, s’étant armé d’une broche, est venu contre moi en disant qu’il y avait longtemps qu’il attendait l’occasion de me payer les frais que je lui avais fait faire pour deux demi-queues de vin qu’il devait anciennement à la Régie et, comme un furieux, m’a lancé un coup de la dite broche que je n’ai évité qu’en sautant bien rapidement en arrière. Nous étant retirés tous deux dans une chambre contiguë à l’endroit où nous étions, il a voulu encore nous porter un second coup de la dite broche qui nous aurait infailliblement atteint si moi, Gérard, n’eus été assez prompt pour détourner le coup en poussant la porte de la dite chambre ; ce que je n’ai cependant pu faire avec assez de rapidité pour empêcher la broche de passer entre elle et la solive.
Voyant le danger que nous courions, nous avons mis nos couteaux de chasse et nos pistolets à la main pour leur en imposer et, les ayant écartés par ce moyen, nous nous sommes retirés dans la rue où nous avons rencontré le dit Lemerle qui était sorti par la cour et qui s’était armé de grosses pierres qu’il s’apprêtait à nous lancer, ce que nous n’avons empêché qu’en lui présentant de nouveau nos pistolets. A l’instant, nous lui avons, ainsi qu’à sa femme et à ses adhérents, parlant à eux tous, déclaré procès-verbal, à haute et intelligible voix, de leurs injures, invectives, rébellion et voies de faits ; que nous nous retirions au Bureau sis au dit Ponthierry pour y dresser notre procès-verbal, les sommant ( ?) de nous suivre, si bon leur semblait, pour être présents à la rédaction d’icelui, en entendre lecture, le signer et en recevoir copie. Ce à quoi ils ont répondu qu’ils se foutaient de notre procès-verbal… |