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Travail des enfants en Seine et Marne > Ponthierry
Du travail
des enfants
(2) Ponthierry 1875
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Vers 1850, le développement de la culture de la betterave amène la création de nombreuses distilleries ou sucreries. La "distillerie de betteraves Desforges-Duguet" ouvre à Ponthierry en 1858. En 1873, une sucrerie s'installe sur les bords de Seine. Pendant les 4 à 5 mois de récolte et de production, il faut faire appel à une abondante main d'oeuvre saisonnière dont de nombreux enfants. Ils sont employés au lavage des betteraves, à l'approvisionnement des râpes ou à l'ensachage dans des conditions que les rapports des inspecteurs vont nous faire connaître. Dès le vote de la loi, le 19 mai 1874, les visites d'usines commencent. |
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Le modeste atelier (4 adultes et 2 enfants) où Cotelle fabrique, depuis 1870, de l'alun et du sulfate d'alumine n'attire pas de critiques. Mais le 24 décembre, Mr Béraud signale que "la sucrerie Devigne, 350 ouvriers à Ponthierry, emploie 25 enfants de 12 à 16 ans. Ils travaillent plus de 8 heures par jour (10 effectives) dont 3 ou 4 de nuit, y compris dimanches et jours fériés. Tous sont dépourvus des livrets et des certificats scolaires obligatoires". Un an plus tard, un nouvel inspecteur, d'Estienne d'Orves, fait son rapport au ministre : "après deux visites, l'inspecteur des enfants assistés a dû constater à regret...que 12 enfants et une jeune fille de moins de 21 ans travaillaient nuit et jour dans des conditions les plus dangereuses pour leur santé....Le directeur a reçu des instructions détaillées sur ses devoirs et n'en a tenu aucun compte... |
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Quelques jours après, l'inspecteur primaire signalait l'emploi dans la même usine de 6 enfants âgés de moins de 12 ans qui étaient employés à un travail de 12 heures, soit la nuit, soit le jour. On les gardait soit 7 soit 14 nuits de suite...Tristement édifié par ces rapports sur le régime de l'usine de Ponthierry, je m'y suis rendu...Malgré la disparition précipitée d'un certain nombre d'enfants, j'ai constaté la présence de 8 d'entre eux, ainsi que l'inexécution complète de la loi". Il constate 14 infractions à la loi sur le travail et 34 à celle sur l'enseignement. En avril 1876, "Mr Emile Leroy, directeur de la fabrique de sucre de betteraves de St Fargeau est condamné par le tribunal de Melun à une amende de 480 Fr pour infractions relatives à l'affichage, à l'instruction primaire, aux livrets, au travail de nuit, etc".(AN.F 12 4733) |
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Les lois Jules Ferry
(1881/82) mais surtout la mécanisation et l'évolution
des techniques accélèrent l'évolution:"
les sucreries emploient peu d'enfants depuis que le système
de la diffusion s'est substitué partout à celui des
presses hydrauliques".(AN F12 4733). En
1888, à la sucrerie Dufaÿ, il n'y a plus
que 4 enfants (avec livret). En
1893, à 13 ans, la durée
est limitée à 10 heures plus une heure de repos ; à 60 heures par semaine (dont
un jour de repos) pour les 16-18 ans tandis qu'un certificat d'aptitude devient
nécessaire. |
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