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Avant l'Histoire.
Voici neuf mille ans, des
hommes sont déjà installés dans la vallée
de la Seine
Ce sont eux qui, pour chasser et pécher, ont creusé
dans des troncs d’arbres ces deux pirogues récemment découvertes
dans le lit de la Seine, par des archéologues plongeurs au
gué de la Guiche, à la limite de la Seine et Marne
et de l'Essonne. (travaux du GRAS)
Pendant des millénaires
obscurs de migrations, d’invasions, anciens et nouveaux arrivants
unissent leurs efforts. Ils commencent à défricher
l'épaisse forêt qui, couvre les plateaux, et construisent
les premiers villages. Quatre mille ans avant notre ère apparaissent
les premiers agriculteurs : premiers labours, premières semailles,
premières moissons.
Les rochers de Nainville gardent la trace de leurs efforts pour perfectionner leurs outils, les polir après les avoir taillés. Il leur faut encore deux millénaires pour apprendre à fondre le métal. Ils forgent alors ces outils de cuivre, de bronze et de fer qu'ont ramenés les dragages lors de l'aménagement de la Seine au XIX° siècle..
Nos "ancêtres" les Gaulois
A l’aube de notre histoire,
nos ancêtres prennent nom et visage. C’est ici, sur la ligne
de partage des eaux de l'Essonne et de l'Ecole, entre le Coudray
et Saint Fargeau que les "nations" gauloises de Paris
et de Sens délimitent leur territoire. Cette frontière
traversera les siècles, devenant tour à tour limite
des provinces romaines, des diocèses chrétiens puis
de l'administration royale .Depuis 1789, elle sépare la Seine
et Marne de la Seine et Oise, puis de l'Essonne!Ainsi s’esquisse
déjà ce petit “pré carré” qui deviendra
notre commune. Au fil des siècles, par voie de terre ou par
voie d’eau, vont y défiler tous les personnages de la "Grande
Histoire".
La
Seine est alors une des grandes voies du commerce de l'étain
et du plomb depuis la Grande-Bretagne vers la Méditerranée.
Melun, place-forte des Sénones, contrôle navigation
et franchissement du fleuve. Les Romains, arrivés d'abord
en commerçants, écoulent leurs produits avec succès
! Cinquante ans avant J.C, un écrivain romain rapporte: "Les
marchands italiens exploitent la passion du vin qu'ont les Gaulois
; sur des bateaux qui suivent les cours d'eau navigables ou sur
des chariots qui roulent dans les plaines, ils transportent leur
vin dont ils tirent des bénéfices incroyables, allant
jusqu'à troquer une amphore contre un esclave, en sorte que
l'acheteur livre son serviteur pour payer la boisson".
La conquête romaine
Mais bientôt suivent les légions de César venues
occuper la Gaule. 
Après
six ans de guerre, le pays semble soumis. Mais en 52 avant J.C,
Vercingétorix soulève les nations gauloises. Pendant
que César est occupé devant Gergovie, les tribus de
la région parisienne, menées par Camulogène,
se révoltent. Les troupes de Labienus, un des lieutenants
de César, remontent difficilement vers Lutèce, en
longeant la Seine, pour soumettre les insurgés. Quelques
mois plus tard, la défaite d'Alésia marquera la fin
de la Gaule indépendante.
Une fois la paix installée, les voies romaines de Lutèce vers Sens préfigurent l'actuel tracé de nos nationales 6 et 7. D'autres se dirigent vers Orléans ou Meaux. Près d'elles s'installent grands domaines ou stations routières, comme en témoignent les vestiges découverts au nord du bois de Bouligneau. Les Gallo-romains continuent à défricher la .forêt et exploitent les riches terres à blé. Le trafic sur la Haute Seine, contrôlé par la corporation des nautes, est en plein essor Au carrefour des routes et du fleuve, Melun devient un important marché. On y honore toujours Mercure, dieu du commerce et de l'industrie et les dieux romains. Mais, sur les pas des marchands, vont apparaître, dans les villes, les premiers missionnaires chrétiens
.
Durant trois siècles notre région connaîtra développement et prospérité sous la "paix romaine". Et les "enfants gaulois qui se battent comme des petits sauvages" ne semblent guère se soucier des menaces qui s'annoncent loin vers le nord, au-delà de la frontière du Rhin.
Les "invasions barbares"
Au début du IV° siècle, l'armée romaine ne parvient plus à contenir la poussée des peuples germaniques qui lancent des raids à travers la Gaule. Sous la menace, les campagnes se dépeuplent et les villes s'enferment dans leurs murailles. Pourtant, lorsque, au V° siècle, Rome va s'effondrer sous le choc des grandes invasions, le pagus de Melun fait encore partie du petit royaume de Syagrius, ultime vestige du monde gallo-romain.