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Le
fleuve et la route
Cette communauté de paysans et de vignerons ne s’est jamais
refermée sur elle-même. Sur la courbe tranquille de
la Seine et le long sillon rectiligne de la grand route, la Citanguette,
Ponthierry ou Maison Rouge, s’inscrivent depuis toujours comme lieux
de passage, d’échanges, d’ouverture.. .
Durant des siècles, sur le fleuve aujourd’hui
si calme, cargaisons de blé, bois de feu et de charpente,
vins de Bourgogne ou de Loire, descendent vers la capitale en un
flot continu. Bacs, passeurs et barques de pêche se croisent
sans cesse. Pendant que l’on change les chevaux de halage, les passagers
des énormes coches d’eau
se désaltèrent à la halte de la Citanguette.
C’est là, qu’en juillet 1792, au passage des volontaires
marseillais vers un Paris en révolution, retentira pour la
première fois dans notre commune le chant de la Marseillaise
!
A terre, les voyageurs sont aussi
nombreux. Autour du vieux pont sur l’Ecole, la nouvelle route
royale a fait naître, depuis 1680, relais de chevaux et de
poste, ateliers de charrons et maréchaux-ferrants, commerces,
auberges et hôtelleries. Un péage sur les marchandises
y marque le passage du baillage de Melun à la prévôté
de Paris. En quelques décennies, le petit
hameau de Ponthierry est devenu le centre d’une intense activité.
Diligences, chaises de poste, lourds chariots et fringants cavaliers
s’y succèdent sans interruption. Au Lion d’Or, à l’Ecu
de France, au Grand Cerf, on loge "à pied et à
cheval", on se restaure, on y boit le petit vin du pays. Mais
les habitants du pays viennent y discuter avec les voyageurs, y
apprendre les nouvelles, y lire les journaux : les idées
circulent aussi !
Et si beaucoup passent, quelques-uns
reviennent... Depuis toujours, bourgeois de Paris, serviteurs du
Roi, officiers ou petits nobles ont leur petite maison, leur carré
de vigne, au coeur des hameaux. Ces "horsains", ancêtres
de nos résidents secondaires, avaient déjà
su trouver ici accueil et qualité de vie !
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