
Les bonzes apportèrent des Indes
l'Idole de Fo ou Foé à qui on rend le culte le plus
ridicule... Voltaire - Essai sur les
moeurs
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Au
début du XIX° siècle, la connaissance du bouddhisme
repose encore sur les récits des voyageurs du moyen-âge
ou des Jésuites. On sait qu'il est venu de l'Inde en Chine
mais Fo ou Bouddha est un personnage mythique dont l'existence est
mise en doute ou entourée de légendes
difficiles à vaincre (voir p.e la Note sur quelques épithètes
descriptives de Bouddha, qui font voir qu'il n'appartenait pas à
la race nègre de 1811 ! ). Cependant
le sanscrit et le pali commencent à être déchiffrés
et les Ecritures bouddhistes à parler. Pour sa part, Abel-Rémusat,
s'appuyant sur les sources chinoises auxquelles il a accès,
s'attache à inscrire le Bouddha historique dans le temps
et dans l'espace. En 1821, il s'attaque à
La succession des 33 premiers patriarches de la religion de Bouddha
et, deux ans plus tard, à des Recherches chronologiques
sur l'origine de la hiérarchie lamaïque. Mais
"son oeuvre la plus considérable et la moins vieillie
est Foé koué ki ou Relation des royaumes
bouddhiques" (P.Demiéville), récemment
réédité en Inde dans sa traduction anglaise:
The pilgrimage of Fa-Hian. |
Le Bouddhisme,
né dans le bassin du Gange, gagna vers le III° siècle
av.J.C.l'Afghanistan actuel (Gandhara). Il se propagea ensuite vers
l'est le long de la Route de la Soie, pour atteindre finalement
la Chine au premier siècle de l'ère chrétienne.
Trois siècles plus tard, un moine chinois, Fa Hian (Fa Hsien, Fa Xian), entama en 399
un extraordinaire voyage vers les lieux saints du bouddhisme indien.
Parti de son monastère de Ch'ang-gan, dans le nord de la
Chine, il traverse les déserts de Gobi et du Takla Makan
et, par les hautes passes du Pamir, atteint l'Afghanistan actuel
avant de redescendre sur le Cachemire. (carte). Il atteint enfin la vallée du
Gange, après plus d'un an de voyage. Pendant une douzaine
d'années, il visite les communautés bouddhistes, recueillant
récits et légendes de la vie du Bouddha et surtout
de précieux manuscrits sanscrits des Ecritures. Il gagne
ensuite Ceylan, le Sri-Lanka actuel, puis regagne son pays par mer
après 14 ans d'aventures. Les traductions des sutras et livres
de préceptes qu'il avait ramenés inspirèrent
pendants des siècles le monachisme chinois. Le récit
de son voyage est un précieux témoignage sur la Route
de la Soie et le bouddhisme primitif. Il l'était d'autant
plus à l'époque d'Abel-Rémusat alors que les
textes indiens étaient encore très mal connus. |